de Jez Butterworth

Création 2003 au théâtre de la Tempête 


Presse
Interview Fred Cacheux

Mise en scène  Fred Cacheux

Collaboration artistique Nicolas Favre

Traduction John Paul Jones

Adaptation Karine Halpern

Lumières Frédéric Dugied

Avec Stanislas Stanic, Fabrice Pierre, David Migeot, David Martins, David Maisse, Alexandre Semjonovic

Production Compagnie Facteurs Communs

Coproduction CDNA de Grenoble
avec le soutien du Théâtre Rutebeuf de Clichy-la-Garenne
et l’aide de la DRAC Ile-de-France, de THECIF, de l’ADAMI, de l’ANPE Culture-Spectacle et de la Ville de Paris

Mojo. Théâtre à rire : rire nerveux, rire exutoire, rire des situations ridicules ou absurdes.
Mojo. Théâtre d’acteurs. Et de personnages. Qui foncent, tête baissée, dans l’urgence ou la panique, mûs par la peur et l’instinct de vie : on parle vite et fort.
On parle en pensant.
On pense en parlant.
On parle d’abord, on écoute après.


Jezz Butterworth, l’auteur

Dans le milieu théâtral, le nom de Jez Butterworth est évoqué avec ceux de Pinter, Mamet ou Sheppard. On le compare aussi à Tarantino.
Pour la première fois sur la grande scène du London Royal Court Theatre, la première pièce d’un jeune auteur était produite. Le succès a suivi à tel point que Mojo est resté plus de deux saisons à l’affiche, battant ainsi le record de longévité ! Ayant remporté dès sa sortie en 1995 le Lawrence Olivier Award, le George Divine Award, l’Evening Standard Award, avant d’être porté à l’écran, Mojo, devenue une pièce culte auprès du public, consacre d’abord un auteur.
Butterworth est devenu une des nouvelles voix, une des nouvelles voies, du théâtre anglais. Il est joué pour la première fois en France. Nous voulons donner la noblesse du spectaculaire, et le virtuose de l’acteur, à ce divertissement revendiqué comme tel. Et donner au public la souveraineté. C’est une des définitions du Théâtre. Peut-être même la première.

 

Extrait de Mojo de Jezz Butterworth

Potts : D’accord. C’est bon. D’accord. C’est une question stupide Mickey… et bon. Posons des questions. Géniales, crétines, on s’en fout mais des questions. Bon. Bien. Parfait. Tu es sûr ?
Mickey : Quoi je suis sûr
Potts : Je ne sais pas. Il est tôt. Qu’il est mort. Bonne question. Hein ? Mickey. Hein ?
Sweets : Excellente question.
Potts : Hein ? Hein ? Ma question, et c’est une question, est : tu es sûr ?
Mickey : Il est dehors. (Pause.)
Potts : Où dehors ? Dehors derrière ?
Skinny : Putain. Là ?
Sweets : Putain.
Potts : C’est une blague. C’est la blague de Mickey. C’est la blague matinale de Mickey.
Sweets : Où dehors ?
Skinny : T’as pas écouté ? Vers les poubelles. C’est ce qu’ils ont dit. « Vous êtes morts » et « Regardez vers les poubelles. »
Sweets : Tu as dit : « Vers les poubelles ». Mickey a dit : « Dans les poubelles ».
Potts : Vers les poubelles dans les poubelles. C’est ça le problème ? C’est mieux si c’est « vers » les poubelles. Tu préfères « vers » les poubelles ?
Skinny : Mickey. D’accord. D’accord. Fais-moi plaisir. S’il te plaît. Tu es sûr ? T’es complètement sûr qu’il est décédé ?
Mickey : Bordel il est coupé en deux. Il est dans deux poubelles. (Pause.)
Skinny : Vous avez entendu ? Maintenant c’est clair ? Il est mort parce qu’ils l’ont coupé deux putain. Alors oui il est décédé. Donc. Donc. (Pause.)