Mise en scène Fred Cacheux
Collaboration à la mise en scène David Maisse
Assistantes à la mise en scène Clémence Bordier et Emmanuelle Dahan
Scénographie et lumières Xavier Hollebecq
Son Samuel Mazzotti et Pascal Bricard

Avec Julie Brochen, Denis Cacheux, Eddie Chignara, Philippe Frécon, Jean-Claude Leguay, Fany Mary, Stanislas Stanic, Klara Vidic

Production Compagnie FC – Facteurs Communs
Coproduction Théâtre de Chelles, Théâtre de l’Aquarium

Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France – Ministère de la culture et de la communication, de la ville de Paris, et du fonds SACD

Fred Cacheux met en scène un chantier du BTP : un texte fort dans une construction dramaturgique implacable. Cette fable moderne interroge la solidarité, le sens collectif, et pousse l’Homme jusqu’à son point de rupture.

Où et comment s’exprime encore la fibre humaine dans la grande machine de la production ? Y a-t-il une échappatoire ? Peut-on encore poser la question des réflexes solidaires ?

Placés dans le chantier de construction d’un hôtel, les personnages seront pour nous des échantillons représentatifs de notre monde qui n’a jamais fini de se construire. Rivalités. Pouvoir. Intérêt. Ecoute ?

L’homme contre la pierre, l’homme contre l’homme, l’esprit contre le profit.


Paladino, un palace de grand luxe est en construction en plein Paris. Une foule d’entreprises se démène pour travailler dans les délais et satisfaire le commanditaire américain. Le rythme est donné par les fluctuations de la Bourse, et la dictature de l’argent impose à l’homme de céder sur son humanité, pour survivre.

Surviendront -fatalement- les vices de construction, les approximations, les difficultés de communication, les incohérences, les problèmes de coordinations des travaux,…

La hiérarchie entre les hommes est très précise. Chacun a son rôle à jouer, reçoit les ordres de ses supérieurs et les impose à ses subordonnés.

Les problèmes personnels n’ont pas de place dans le monde du travail.

Tout va très vite, trop vite dans ce ballet fou. Un ballet frénétique, au rythme de moins en moins contrôlé… En cas de dérapage, les conséquences pourraient être vertigineuses, et les précipiter tous dans la tragédie…Port du casque obligatoire est inspiré d’une authentique histoire ! Cela s’est passé récemment, chez nous… A l’instar de Michel Vinaver, Klara Vidic part de la réalité, pour mieux rejoindre le mythe.

En situant l’action de Port du casque obligatoire sur le chantier de construction d’un grand hôtel, Klara Vidic nous donne à jouer la re-composition d’une petite société, fermée, déshumanisée. Ici, pas ou peu de solidarité, ni de sens collectif. Le chantier pousse l’Homme jusqu’à son point de rupture. Le chantier met à l’épreuve sa capacité de résistance. Chaque personnage est pris dans le vertige, tour à tour monstre ou héros.

Jusqu’où peut-on espérer ? Dans Port du casque obligatoire, on met l’Homme à nu, sans masque ni faux-semblant. Reste la lutte. Le cri. La foi. L’apnée. La triche. Le pari scandaleux de la compromission. La peur. La Machine.

Je considère important de raconter cette histoire aujourd’hui. Le sujet de la pièce corrobore mon désir de la monter.

Pour autant, je n’ai pas de commentaire à y ajouter et la motivation première et essentielle demeure sa théâtralité. Pour le reste, je ne lance pas un sujet de discussion. Je ne lance pas un débat. Je ne pose pas un acte politique en montant cette pièce-là, je pose un acte politique en faisant du théâtre en 2005.

La représentation est porteuse d’une multitude de sens.

Je souhaite traiter du théâtre, et de la théâtralité. Ma cohérence réside en cet endroit-là.

Où est le sens du geste théâtral ? Dans le théâtre lui-même. Dont acte.

Fred Cacheux

janvier 2007